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La constitution d’un référentiel géo-historique doit permettre à des chercheurs de différentes disciplines historiques de travailler ensemble sur un espace géographique commun, en l’occurrence, la région parisienne.

Dans le contexte actuel de multiplication et de massification des pratiques numériques issues du spatial turn, les différentes disciplines historiques peuvent être vues comme la résultante de l’activité cumulée sur les territoires, d’organisations et d’acteurs qui poursuivent des objectifs propres avec des problématiques, des moyens et des outils différents.

Ces organisations tendent vers un but commun minimal : la reconstitution des systèmes culturels du passé à partir des traces qui en subsistent. Les outils de la géomatique ont conduit à un accroissement de l’utilisation des représentations spatiales qui, déjà très présentes dans certaines disciplines historiques, comme chez les archéologues, se sont renforcées dans les autres disciplines historiques. La géomatique et les bases de données géo-historiques, instruments au service de nos disciplines, sont aussi porteuses d’idées, de projets sociaux, d’utopies, d’intérêts économiques, de modèles dominants conscients ou non. Aujourd’hui, le Web de données nous offre des technologies et standards pour diffuser des données géo-historiques de manière interopérable sur le Web en s’appuyant sur des ontologies. Dans ce contexte, les référentiels géo-historiques remettent au centre de nos pratiques, comme un nouvel enjeu des principes de mutualisation et de partage qui doivent être basés sur des pratiques partagées et interopérables.

Cette notion de référentiel géo-historique est entendue comme étant un noyau d’informations géographiques permettant de localiser directement ou indirectement les données expertes produites par les chercheurs. Cela implique d’associer à la notion d’espace la notion de temps sous des formes qui permettent de travailler sur les dynamiques évolutives de longue durée. Plus concrètement, il convient de mettre à disposition un ensemble de référentiels (spatiaux et sémantiques) qui permettent de spatialiser sur des bases géographiques fiables des ensembles de données historiques possédant des références géographiques plus ou moins complexes à manipuler. Il s’agit par exemple, de réinscrire dans un espace géographique contemporain des données aussi variées que les sites archéologiques, les limites de seigneuries médiévales, les foyers fiscaux étudiés à partir des rôles de taille du début du XIVe siècle, ou encore des hôtels aristocratiques du XIIIe ou du XIVe siècle.

L’annotation d’entités nommées spatiales à partir des textes ainsi que leur liaison à un référentiel géo-historique sémantisé est un besoin répandu dans des communautés SHS diverses (historiens, philologues, littéraires, linguistes). Dans ce sens, la notion de référentiel géo-historique renouvelle celle de fonds de carte et constitue pour les programmes de recherche en SHS avec une dimension spatio-temporelle, un des socles élémentaires du partage de données et donc de l’interdisciplinarité.

Les référentiels géo-historiques répondent aux logiques de fonctionnement et aux besoins propres de chacune des organisations de la discipline et induisent la mise en place de nouvelles logiques de recherche plus mutualisées. Ces référentiels 2D ou 2D+T sont les véritables enjeux du développement de nos systèmes. Pour être pleinement opérationnels, ces outils doivent être associés aux acteurs des disciplines impliquées, qui dialoguent, négocient et possèdent chacune leurs logiques et leurs cultures.

Le présent consortium se propose donc de travailler pour mutualiser et rendre accessibles les réflexions des équipes qui le composent sur la constitution de ces référentiels en travaillant concrètement à la construction d’un référentiel géo-historique 2D+T pour l’espace urbain respectant et tirant parti des principaux standards du web.

Dans un premier temps, les travaux du consortium se focaliseront sur le cas parisien, non pas pour mettre en avant un éventuel caractère spécifique de la capitale mais au contraire pour mettre en œuvre des méthodes et des outils qui pourront être répliqués sur d’autres villes françaises. Si nous partons du cas parisien c’est avant tout parce qu’au sein de l’équipe constituée des travaux ont déjà été réalisés, en particulier les travaux d’Alpage, accessibles sur les serveurs de la TGIR Huma-Num. Les résultats déjà acquis constituent un socle sur lequel nous pouvons construire une démarche pouvant être répliquée. Afin de pouvoir exploiter de manière plus cohérente les données cartographiques de la première moitié du XIXe siècle, qui ont permis des avancées sur le fonctionnement urbain jusqu’à la période médiévale elles seront complétées par un premier chantier qui correspond au géoréférencement et à la vectorisation du plan parcellaire levé entre la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. Ce chantier est lui-même complété par le géoréférencement et la vectorisation du cadastre napoléonien des communes de la petite banlieue annexées en 1860. Seront alors disponibles deux ensembles (début du XIXe siècle via l’Atlas Vasserot et parcellaire 1900) qui permettront de faire le lien de manière cohérente avec l’amont et l’aval de ces deux éléments-clefs d’un référentiel géo-historique urbain.

Ces éléments sont directement liés au travail sur la création de gazetiers historiques de noms de lieux qui constituent le second chantier nécessaire à la constitution d’un référentiel géo-historique. Ce travail a lui aussi ses acquis avec les travaux menés dans le cadre de l’atelier Condorcet en cours, “Référentiels géo-historiques sémantisés pour les humanités”. Les ressources de type gazetier sont essentielles pour permettre la reconnaissance et la résolution automatique des entités nommées spatiales dans des textes historiques et littéraires.

A qui s’adresse ce référentiel géo-historique ? Nous avons identifié plusieurs publics qui peuvent avoir directement ou indirectement besoin d’un tel outil. Nous faisons ici le choix de nous concentrer, dans le cadre du consortium, sur un seul public, celui des chercheurs en SHS et de développer méthodes et outils qui permettront de construire, ailleurs, de tels référentiels. Le consortium se donnera les moyens d’organiser des formations en direction des chercheurs et des ingénieurs en s’appuyant sur le réseau des MSH pour organiser l’animation de la recherche ainsi que des journées d’étude et des ateliers de formation.

Pour mettre en œuvre ces chantiers, nous utilisons plusieurs outils logiciels qui sont déjà opérationnels : les plateformes Oronce Fine, GEO et Heurist, auxquelles seront adjoints des services et webservices interopérables permettant d’établir les traitements nécessaires à la constitution, à la structuration, à l’intégration et à l’analyse des données, ainsi qu’au dialogue entre les plateformes déjà fonctionnelles.

 

Le consortium Paris Time Machine s'est transformé en Projets Time Machine et s'est doté d'un nouveau site.

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