Groupe 3D historique - Paris Time Machine

L’acquisition récente d’un scanner 3D (Leica BLK 360) a permis d’ouvrir ce nouveau chantier. Ce matériel acquis en copropriété dans le cadre du financement d’un appel à projet DIM région Ile-de-France a doté les laboratoires CHCSC, DYPAC de l’université Versailles Saint-Quentin, la Plateforme géomatique de l’EHESS et le programme ArcheoFab d’Arscan.

Ce projet baptisé Huma-3D a pour objectif la sauvegarde, la valorisation et le traitement de données patrimoniales en 3D. Cet équipement permettra également le développement conjoint et fédérateur de projets interlaboratoires associés aux travaux du Consortium PTM portant sur des espaces ou de lieux du patrimoine culturel ou naturel nécessitant une modélisation 3D. Ces projets seront développés dans le cadre du réseau des laboratoires du DIM-MAP en interaction étroite avec les dispositifs de formation par la recherche, pilotés dans le cadre des laboratoires à destination des étudiants avancés de niveaux Master et Doctorat.

Ce groupe de travail a donc émergé sur ces bases et vise à l’articulation de référentiels 2D avec des données 3D ouvrant alors de nouvelles possibilités : la création de données et de référentiels géohistoriques 3D.

Plusieurs résultats marquants sont d’ores et déjà à citer :

Abbaye de Royaumont

Lors de l’école thématique du consortium qui s’est tenu à l’abbaye de Royaumont à l’été 2021, et dans le cadre d’un atelier associant des membres invités (Université de Limoges, membre du laboratoire MAP de Marseille et du Consortium Huma-Num 3DSHS) le scan laser 3D a été utilisé pour acquérir des données photogrammétriques et lasergrammétriques sur le site de l’abbaye.

Ces résultats sont visibles sur paris-timemachine.huma-num.fr/royaumont/3d/

Rue Galande / Paris

Une procédure d’acquisition de données 3D a permis de tester plusieurs hypothèses méthodologiques explorant les possibilités d’articulation de référentiels 2D/3D historiques visant à la modélisation et la visualisation de la rue Galande à la toute fin du XIXème siècle. Ainsi, les données déjà mises en place par d’autres chantiers du CST (modèle numérique de terrain historique et îlots et voiries 1900) ont associés des vues, gravures et photos utilisées comme texture des bâtis anciens.. Ce chantier s’est appuyé sur deux stagiaires à l’été 2021 qui ont produit de nombreux résultats sanctionnés par des rapport de stage.

Vue du modèle de la rue Galande utilisant des données SIG (MNT, parcelles et bâtis) et des aquarelles comme textures

Les résultats prometteurs de ces travaux sont visibles à l’adresse suivante : paris-timemachine.huma-num.fr/rue-galande-3d

Ce nouveau chantier reste donc à continuer et à explorer : des recrutements et vacations sont en cours pour la poursuite des travaux.

Synagogues souterraines et machine hydraulique de Tolède

Le projet ANR VISMIN, partenaire du consortium Huma-Num Paris Time Machine, (http://vismin.huma-num.fr/) s’intéresse à l’étude des visibilités de la minorité juive dans l’Espagne médiévale de la couronne d’Aragon). Un terrain de recherche a eu lieu début septembre 2021 pour faire l’acquisition de plusieurs synagogues souterraines et objets relatifs au quartier juif de la ville de Tolède.

Les résultats sont mis à disposition sur le serveur potree du CST PTM :

Abbaye de Bourgueil

L’abbaye de Bourgueil, plus précisément l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil-en-Vallée, est une abbaye bénédictine. Fondée en 990 par Emma, fille de Thibaut Ier, comte de Blois et épouse de Guillaume, duc d’Aquitaine, elle restera tout au long de son histoire une Abbaye
importante dans le paysage monastique du moyen-âge jusqu’à la période moderne. Elle subira aussi durant son histoire de nombreuses évolutions jusqu’à sa vente comme bien national en 1789. L’abbaye retrouvera sa vocation religieuse au 19e siècle lorsque les religieuses de la Congrégation des Sœurs de saint Martin, issues d’un groupe de carmélites, s’installent dans les bâtiments monastiques pour assurer leur fonction d’éducation et d’assistance aux malades et personnes âgées. Un peu plus tard, au 20e siècle, l’ancien château abbatial et l’étage des grands celliers seront aménagés par les religieuses des Sœurs de saint Martin pour y accueillir un centre de formation pour les religieuses futures enseignantes et en maison de retraite pour les religieuses âgées. Après l’arrêt de ces activités, les religieuses ont quitté l’abbaye de Bourgueil en 2016. L’abbaye devient alors un centre dédié aux arts.

Le WebSIG construit par l’UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité et réalisé dans le cadre des travaux du consortium de recherche Huma-num Paris-Time-Machine et du programme la Fabrique Numérique du Passé vise à offrir aux chercheurs et aux acteurs de l’abbaye un outil d’accès à la documentation disponible et un support d’étude partagé intégrant différentes représentations de cet ensemble architectural historique remarquable. Les résultats des campagnes d’études, de relevés ainsi que des opérations d’intégration
de données successives viendront compléter le fonds disponible et accessible à tous en open data.

Vue de la WebAapp Bourgueil : https://fnp.huma-num.fr/aws/app/55bfe5c9-04af-11ec-9457-3dd887cabea1/index.html?dummy=1634799401050

L’abbaye devient ainsi un espace d’expérimentation méthodologique pour des approches scientifiques multimodales, menées par des équipes variées qui souhaitent
mettre à disposition de tous dans le respect de l’open science et des principes d’ouverture des données (FAIR data), leurs connaissances et leurs travaux. Ainsi, outre les différentes problématiques historiques qui pourront être développées sur le site et son histoire, l’objectif est de constituer un corpus de données accessibles à tous sur lequel tous les acteurs du site pourront venir pour développer leurs travaux thématiques qu’ils soient scientifiques, artistes plasticiens, musiciens ou acteurs territoriaux.
Notre approche est résolument méthodologique et les interventions sont ciblées autour de la collecte de la donnée et sur la restitution multimodale d’un site comme celui de Bourgueil autour de deux échelles : celle de l’ensemble architectural avec la restitution
de l’existant (scan 3D et photogrammétrie) avec un travail sur l’évolution de l’ensemble architectural dans le temps (archeo du bâti et analyse de carto interprétation) ; celle du territoire et de l’insertion de l’abbaye dans son contexte paysager avec une approche archeogéographique plus large (web SIG).